En effet, le New York Times a révélé le 14 mars 2019 qu’une centaine d’entreprises dont Netflix, Spotify, Microsoft, Apple,… auraient eu accès à des données personnelles partagées par Facebook. Ces échanges de données ont eu lieu dans le cadre de partenariats qui permettait aux signataires d’accéder à certaines fonctionnalités de Facebook depuis leurs applications. Bien que ce partenariat soit effectivement légitimé, le simple fait que ces sociétés aient un accès direct aux données personnelles récoltées et stockées sur les serveurs de la société Facebook représente une lourde violation du principe de protection des données personnelles.
Facebook s’était défendu en assurant que ces accès n’avaient pour but que de faire fonctionner certains services de leurs partenaires, comme le fait qu’une application Facebook nécessite un accès à des données pour qu’elle puisse fonctionner sur un Iphone.
Ainsi, cela permet à n’importe quel signataire d’accéder sans contrainte à de nombreuses données telles que le nom, l’identifiant de personnes physiques, mais également les conservations privées de ces derniers. Or, l’accès à ces données reste totalement masquée aux utilisateurs de Facebook qui n’ont ni été informés de ces pratiques, ni n’ont pu faire part d’un consentement exprès afin d’autoriser le traitement de ces données. Une enquête a alors été ouverte afin de déterminer si les échanges de ces données étaient légaux ou non, bien que l’on puisse supposer que ce ne soit pas le cas car aucun consentement des utilisateurs n’a été demandé afin de partager leurs propres données personnelles à des sociétés tierces autres que Facebook. Un grand jury à New York avait ordonné que “au moins deux importants fabricants de smartphones” fournissent leurs informations à ce sujet, dont des centaines de millions d’utilisateurs seraient concernés.
Un porte-parole de Facebook aurait affirmé à ce sujet : “Il avait déjà été dit que des enquêtes fédérales étaient en cours, dont une conduite par le ministère de la Justice (…) Nous l’avons toujours dit, nous coopérons avec les enquêteurs et prenons cela très au sérieux. Nous faisons des témoignages publics, répondons aux questions et promettons que nous continuerons à collaborer”
Bien qu’aucune autre information n’ait été communiquée à ce sujet concernant cette enquête pénale, nul doute que les données personnelles stockées et partagées par Facebook continuent de faire l’objet d’indignations auprès des utilisateurs. En effet s’il est prouvé qu’une nouvelle violation des données personnelles soit officiellement constaté, Facebook devra non seulement faire face à la justice américaine, mais devra également certainement répondre devant les autorités de contrôle européennes, dont la CNIL.
Source : The New York Times